SEPT SEMAINES EN TUNISIE ET ALGÉRIE de H.Richardot Voyage de 1905.
Du village des Beni-Menguellet j’ai conservé le meilleur souvenir. Pourquoi? Je ne saurais trop le dire. Les maisons, le minaret, la djemâa sont quelconques, les rues
sont aussi raides, pierreuses et tortueuses que n’importe en quel village; la vue y
est splendide, mais pas plus que celle admirée aux Beni-Yenni, à Michèle! ou à
Tifterdout. Peut-être est-ce parce que nous avons vu là les plus beaux enfants, les plus jolies fillettes, une surtout dont .les yeux immenses ombragés de longs cils étaient merveilleux. Les garçons parlent couramment le français et le lisent aisément : ils sont instruits par les Pères Blancs qui ont une école au pied même du village.
Cette école est fréquentée par environ cent cinquante élèves, car, chose bizarre, les Kabyles, si réfractaires aux écoles officielles, n’hésitent pas à y envoyer leurs enfants. L’instruction des Pères est gratuite et jamais, sous aucun prétexte, il n’est question de religion; c’est, a dit un magistrat algérien, la laïcité par des religieux.