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souvenir de la neige

07/12/2020 12:30

souvenir de la neige


La neige.
Raconter mon meilleur souvenir de la neige à mon petit-fils, revient à ouvrir des archives coloniales ?
En effet, mon père (Allah Yerahmou), dont je suis le dernier né, m’avait acheté une paire de bottes fourrées de cotons, elles étaient blanches.
A mes sœurs aussi, il en a acheté, mais d’une autre couleur. Il ne faisait pas de différence entre-nous. Dire que même pour la rentrée scolaire, lorsqu’on était arrivé à Fort National (Larba Nat Iratene), il nous emmenait, mes sœurs et moi, chez Monsieur Lugon Moulin, dans rue centrale, (c’était un magasin de vins et liqueurs et bien d’autres choses aussi) ,bien que je ne fusse pas scolarisé, il m’achetait, comme même, des fournitures scolaires, pour ne pas être jaloux de mes frangines.
Oh ! cette trousse rose,avec de petits yeux qui bougeaient.
Mais il faut souligner que j’avais le privilège d’être l’Amazouz (le benjamin) de la maison.on ne me refusait rien.
Cela va sans dire que mes sœurs étaient à mon service. Elles savaient qu’il ne fallait pas me contrarier, ma mère (as’yâfou Rebbi) y veillait. Javais même une tirelire, sorte de tonnelet avec une fente pour glisser des pièces ,avec une serrure, que ma mère savait ouvrir pour remplacer certaines pièces.
dehors ma jeune sœur était là pour me défendre.
Donc avec ces bottes neuves mes pieds étaient au chaud.
Je rappelle que l’année précédente, la neige a été précoce, on vivait encore à Taourirt, les moyens étant maigres, je n’avais qu’une sorte de sandales en cuir avec des sangles (lamivi) ,plus tard j’ai compris qu’on disait 1020 ou la-mille-vingt (le prix qu’elles coûtaient). la neige glacée y pénétrait de partout.
Je courrais me réchauffer les pieds au coin du feu, mes chaussette en laine, étaient trempées et pourtant très bien tricotées par ma grande sœur en travaux pratiques chez les sœurs d’Ouaghzen.
On disait, « j’ai tha kekouch’th » pour dire j’ai les pieds gelés. Mère faisait de son mieux pour me réchauffer. Elle avait peur que son enfant chéri, soit malade.
Je me suis plaint à mon père, de cette inconvenance.
Il avait donc tenu promesse l’année suivante en m’offrant ces belles bottes.
Nous vivions juste à l’entrée de Fort National ,à l’étage sur la grande rue, j’avais une vue panoramique.
On avait un poêle au coke ,sorte de charbon de mines, qu’il fallait acheter par sacs entiers,on avait tout un tas dans la pièce qui servait de salle d’eaux.
il chauffait très bien la maison
Ce jour, je me suis levée en même temps que mon père, qui m’a demandé de me recoucher, qu’il faisait encore nuit .Il partait très tôt et revenait très tard..
« Je voudrais voir la neige », « il neigera plus tard certainement » me répondit-il, et referma la porte doucement, de peur de réveiller mes sœurs.
Ma mère était en cuisine, elle revint se coucher près de moi.
Quand on est obsédé par la neige, on ne dort pas.
Ma mère a ouvert les volets me couvrit de son châle vert, (aussi tricoté par mes sœurs) et me fit une place près de la fenêtre.
Le jour se lève à peine que trois camions militaires garèrent en bas de chez moi avec un vrombissement fracassant qui faisait vibrer nos vitres!
Les soldats descendirent se dégourdir les jambes tout en discutant.
J’aperçu Si l’Mouloud Hadebi, montant de la rue d’en bas, interpelé par l’officier.
« Et toi viens ici »
« Je suis le chauffeur du sous-préfet, je rejoins mon travail ».
« Je suis aussi sous-préfet,montes » répondit-il avec rage !
Il l’empoigna avec force et le jeta à l’arrière du camion et démarrèrent aussitôt !
J’ai couru vers mon frère, qui dormait encore, en survêtement bleu, (il était footballeur dans l’équipe locale),ces détails me restent encore.
« vite, vite, les soldats ont emmené Sil Mouloud ».
Il courut avertir le sous-préfet, à deux pas de chez nous. (Mon père et mon frère travaillaient à la sous-préfecture de Fort National).
Ont été bouleversé, ma mère n’arrêtait pas de pleurer, connaissant la femme et les enfants de cet homme.
Mon esprit était ailleurs.Je manifeste mon mécontentement,pas de neige aujourd huit. J’ai comme même mis mes bottes et dormi avec, prêt à sortir en cas où..
C’était un mercredi, jour de marché à Larbaâ, le brouhaha me réveilla, j’adorais regarder par la fenêtre l’entrée ,par la porte d’Alger, du bétail à vendre au souk.
J’ai remarqué un attroupement de l’autre côté de la rue.
On frappa à la porte,mon frère entra et demanda à ma mère de m’habiller.
On traversa la rue et là j’aperçu Sil Mouloud, qui a accouru vers moi, me serra dans ses bras en pleurant, le visage couvert de mercurochrome : « tu m’as sauvé la vie, tu m’as sauvé la vie ».il me glissa une pièce de 100FR dans la main, d’autres ont fait de même. j’étais riche !
Sil Mouloud échappa de peu à la mort, j’ai su que les soldats se préparaient à le fusiller.
Fort heureusement le téléphone mobile militaire, avait été inventé. (C’était tout un paquetage muni d’une longue antenne que l’on portait sur le dos).
Le sous-préfet, averti par mon frère, téléphona au commandant de la compagnie de Fort National, qui de son côté ordonna par radio, à son capitaine, de relâcher le chauffeur.
J’ajouterais que ce n’était pas la première fois que Sil Mouloud me donnais une pièce, ainsi que les autres employés de la préfecture, nous vivions juste en dessous de cette administration qui était aussi l’Etat-civil, où travaillait mon frère.
On était que quelque famille à y vivre dans ce fort.
A Noel , tous ceux qui n’avaient pas d’enfants me donnaient les jouets que leur distribuer la sous-préfecture. Quelle belle enfance !
Pour information, la voiture du sous-préfet était une luxueuse Versailles noire de chez Renault, Sil Mouloud me l’avait dit, il me permettait de m’installer au volant, lorsqu’il la lavait ,une belle limousine..
Le lendemain, je trottais dans la neige avec ces belles bottes, je ne sentais pas du tout le froid. je les essuyais pour ne pas les salir.
Ma mère me surveiller de la porte entrouverte, cela me rappela que je n’avais pas encore tété !
Je n’ai arrêté de téter que bien plus tard.il en a fallu du temps et de bon nombre de stratagèmes pour me sevrer. Cela je ne l’ai pas dit à mon petit-fils.
Vola donc où est remonté mon souvenir de la neige.
Ps : merci à vous d’aimer mes textes, j’essaye de vous faire passer ce temps de confinement en réveillant votre enfance. Ce sont les meilleurs moments de la vie.




 

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