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Beni Yeni

13/09/2014 13:06

Beni Yeni


Dans "Moeurs et coutumes de l'Algérie" publié en 1953 , le  Général Daumas accuse les kabyles d'être de faux monnayeurs, plutôt habiles certes mais néanmoins hors la loi. C'est oublier un peu vite que la Kabylie n'a jamais reconnu un pouvoir central quelconque. Pas plus celui des pachas turcs que celui de l'état français. C'est oublier encore plus vite, que la fabrication de fausse monnaie est une arme, plutôt subtile et efficace d'ailleurs, utilisée dans tous les conflits. C'est ignorer que quelques années plus tard, sur le sol français, les résistants à l'occupation allemande, ont été également de "faux monnayeurs". Mais il sera facilement pardonné au général Daumas ce dernier impair....

Enfin, les Kabyles poussent l'habileté industrielle jusqu'à produire de la fausse monnaie. Nous allons nous étendre sur quelques-unes des branches d'industrie précitées. Commençons par la dernière. Depuis un temps immorial, les Kabyles établis à Ayt-el-Arba, village considérable de la tribu des Beni-lanni, se livrent à cette coupable industrie. D'autres ateliers moins considérables se trouvent encore au village d'Ayt-Ali-ou-Harzoun  , à quinze lieues sud-est d'Ayt-el-Arba, éloigné, lui-même, d'Alger, d'une quarantaine de lieues.

La position du repaire de ces faux-monnayeurs est au sommet d'une montagne protégée par un défilé très étroit et presqu'inaccessible. C'est là, qu'à l'abri de toute attaque, ils imitent les monnaies de cuivre, d'argent et d'or de tous les pays du monde. Les matières premières leur sont fournies en partie par des mines voisines. Le cuivre, l'argent leur viennent de tous les points du pays barbaresque, du Sahara même, par des hommes qui, non seulement apportent à Ayt-el-Arba, les produits de leur pays, mais encore viennent y acheter des espèces falsifiées. On les paie avec des monnaies de bon aloi sur le pied de 25 pour %. La simple inspection d'une pièce contrefaite prouve que le procédé employé, pour l'obtenir, est généralement celui de la fusion. En effet, toutes les pièces présentent un diamètre tant soit peu inférieur à celui des modèles, résultat forcé du retrait qu'elles ont subi par le refroidissement, à la sortie d'un moule provenant des pièces véritables. Le relief des figures, des lettres, est ordinairement mal accusé, et l'aspect du métal est terne ou cuivreux. Il faut le dire cependant, et tous ceux qui en ont vu l'affirmeront, la plupart de ces fausses pièces tromperaient le premier coup d'œil : quelques-unes exigent un examen assez minutieux.

Les moyens de répression, employés sous les Turcs pour s'opposer à l'invasion des fausses monnaies, étaient en tout conformes aux procédés despotiques et arbitraires que pouvait alors se permettre l'autorité.

Les gens d'Ayt-el-Arba et ceux d'Ali-ou-Harzoun, ne sortant jamais de leur retraite, étaient obligés de confier à d'autres le soin de colporter leurs produits ; car si les Kabyles protègent les fabricants de fausse monnaie, ils sont impitoyables pour celui qui chercherait à la mettre en circulation dans le pays. Il fallait donc la faire sortir de la Kabylie ; c'étaient les Beni-Ianni, les Beni-Menguelat, les Beni-Boudrar, les Beni-Ouassif qui étaient ordinairement chargés de cette mission.

De là vient sans doute l'éloignement des autres Kabyles pour ces tribus. Tous ces gens étaient surveillés d'une manière particulière, et ne pouvaient voyager dans l'intérieur sans la permission du caïd de Sebaou, qui ne l'accordait pas sans percevoir un droit de deux douros d'Espagne. Faute de présenter ce permis, qu'on refusait d'ailleurs à tous les gens suspects du trafic des monnaies, le premier voyageur venu subissait la confiscation de ses marchandises, mulets, etc.

Trois ans avant l'entrée des Français à Alger, la fausse monnaie s'était multipliée d'une manière effrayante. L'Agha-Yahia, qui jouissait d'une grande réputation chez les Arabes, furieux de voir sa surveillance en défaut, fit arrêter, un même jour, sur les marchés d'Alger, de Constantine, de Sétif et de Bône , les hommes de toutes les tribus, connues pour se livrer à cette émission. On incarcéra de la sorte une centaine d'individus que le pacha annonça devoir mettre à mort, si on ne lui livrait les moules ou matrices qui servaient à la fabrication. Les gens d'Ayt-el-Arba, pour sauver leurs frères, envoyèrent tous leurs instrumens, et les prisonniers ne furent encore mis en liberté qu'après avoir payé une forte amende.

Cet échec éprouvé par les faux-monnayeurs ne les dégoûta point du métier.Ayt-el-Arba ne perdit rien de sa prospérité , et le nombre de commerçans, qui viennent s'y approvisionner de tous les points, du Maroc, de Tunis, du Sahara, de Tripoli, n'en fut aucunement diminué.

"Moeurs et coutumes de l'Algérie"  Général Daumas 1853.Beni Yen







 

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