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Créé le : 10/08/2009 17:22
Modifié : 28/01/2021 10:33

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DC de Yemma

09/12/2020 11:30

DC de Yemma


2 décembre …27 ans, que tu es partie, Yemma.

Je commençais à peine mes 40 ans, lorsque ma mère s’est éteinte, un matin, dans mes bras, entourée de ses poches. Elle avait 82 ans. Elle nous avait fait promettre, que quoi qu’il puisse lui arriver, de ne pas l’hospitaliser et  de ne pas lui faire rompre le jeûne du Ramadhan, même pour un remède.

La promesse a été tenue, Allah a voulu qu’elle meure en paix, dans son lit entre ses enfants, le deuxième jour de décembre 1993.Elle s’était préparé à partir, avec une  piété sans faille, responsable dès 9 ans, sa mère décédée, son père parti en France, sans retour, elle avait la charge de son demi-frère de 5 ans..

Mariée quelques mois plus tard (mon père avait juste 13 ans).Elle a eu la chance Qu’Allah lui a donné une autre famille, qui l’a choyé plus que tout.

Son beau-père était l’imam du village de Taourirt, sa mère une femme connue pas sa sagesse et ses conseils, elle était sollicitée de tout l’ârche des Ath Menguelath, La Fadhma.

..Pourtant J’avais bien accepté le décès de mon père, j’avais à peine 13 au début de l’année 1967...

Je n’avais pas trop de peine, car j’étais habitué à ne le voir que son jour de congé. Il sortait dès 4 heure du matin et ne revenait que tard dans la soirée…je dormais.

Le jour de sa mort, au moment de retourner au collège, il m’appela et avec un geste me désigna la poche de sa veste accrochée derrière la porte de la chambre. J’y trouvais deux pièces d’un dinar. Il me fit signe de les prendre. Je lui fis un grand sourire. Vers 15 heures  le directeur du C.E.G est venu m’avertir de sa mort.

Deux heures plus tard on prit le départ pour Taourirt. A notre arrivée, la nuit tombée,  les gens du village nous attendaient, ils nous témoignaient leur sympathie et transmettaient leurs condoléances.

Le tombeau a été déjà creusé !

 

Il a fallu pour ma mère d’user d’un stratagème, pour m’occuper et m’éloigner de ces rites funéraires. Elle  avait demandé à une de ses amies  (Nath Messaoud) de me garder  pour m’éloigner de ces funérailles.

Cette  dame me prit chez elle, j’ai retrouvé ses petits-enfants, leur mère dont le mari  était  un chahid de la révolution. Le grand père, un homme de grande carrure, avec cette robustesse du Djurdjura, me paraissait sévère. On  m’a servi «  thachepatt » (sorte de corn ‘Flex de Kabylie) au beurre et lait de vache, je mangeais avec un plaisir immense, je dégustait ce met dont je raffole (j’en ai mangé juste hier).en regardant ruminer la vache à coté  nou-day’nine  edaw’ thaâricht (étable sous la mezzanine). on nous mit vite au lit et ce vieil homme a commencé à nous raconter de merveilleuses histoires.je fixait  ,ce feu et ces bûches en flammes.. je me suis réveillé au chant du coq , au bruit de la vaisselle pour le café du matin et cette vache qui broutait. Cette famille ne nous a jamais privé du lait de leur vache, ou des produits des champs et ce  dès qu’on arrivait d’Alger.

Accompagné de ses deux garçons, nous allâmes  vers un champ en bas du village.

On chassait les oiseaux, on fouillait les terriers, on fouinait çà et là  jusqu’à la prière du Asr.

De retour, chez moi j’ai remarqué le tombeau de mon père cimenté, recouvert d’une bâche verte, car il pleuvait.

Je n’ai pas oublié ce père qui m’a trop gâté, mais je n’ai pas assez vécu en sa compagnie.

C’est surtout ma mère dont je me sentais proche, elle avait des amies sœurs blanches de Ouaghzen qui venaient souvent apprendre chez elle, à faire le couscous et différentes galettes, elles lui ont appris beaucoup de choses, mes sœurs étaient aussi des élèves assidues, comme toutes les fillettes du village. Les villageoises et villageois qui sont passés par cette école d’Ouaghzen, en parlent, à ce jour, avec une grande fierté.

 Voilà donc 27 ans que j’ai perdu ma mère, qui était aussi mon amie, ma confidente, ma conseillère et ma banque, elle gardait toujours une pièce pour moi « dheg’ chiwis » (poche de poitrine, chez les femme)..Elle me fit aimer la nature, avec toutes les herbes qu’elle aimait trouver et cuire en tisanes, aimer mon village, ses gens et  la famille. elle me recommandait  d’être disponible et serviable envers tous, d’être sage et de ne pas s’emporter, car la roue tourne. La vie n’est qu’un rêve, me disait-elle…

Elle m’a même appris à jouer aux billes, à la toupie (thazar’voutt), aux osselets (el’leqaff).elle a hérité la sagesse de sa belle-mère, elle a même été la dentiste du village, avec le sel et l’eau comme seule anesthésie. Un Don de Dieu disait-elle (je garde sa pince de dentiste à ce jour)..

Quand elle s’est sentie proche de la mort, ses paroles étaient de me donner du courage et de ne pas avoir peur de la voir partir. Nous allons vers un autre destin plus magnifique me disait elle.

Ma fierté était de continuer d’être  comme elle me souhaitait. Ses dernières paroles : « mon fils ne changes pas, restes tel que tu es, tu n’auras besoin de personne».

Je suis resté tel quel, il arrive parfois d’entendre des médisances, je ne sais pas parler ou me défendre, je me fais avoir et tant mieux.

J’entends dire que je sois trop conservateur ou trop ringard (arriéré), mais on ne peut éduquer les autres. Laissez dire et passez votre chemin, vous savez ce que vous valez ,le temps fait que ces mauvaises langues se sentiront minables..

j’ai été conçu ainsi, je garde toujours ce souvenir de nos braves anciens, leur manière d’être, leurs batailles pour survivre et élever leurs enfants dans la dignité malgré les maigres moyens.

Je lui ai dit une fois : « tu nous a marginaliser avec cette timidité que nous as transmis ».Finalement être ainsi est un don de Dieu à ceux qu’il aime..

Arrivé du cortège mortuaire et du cercueil en fin après-midi du 2/12/1993,à Taourirt.

Moi,je suis arrivée deux heures en avance et j’ai demandé un rassemblement des villageois.(averrah), pour annoncer le décès de ma mère..

Mon tour de parler arriva ,je me suis adressé à l’assemblée en disant.. après Allahouma salli âla Raoussoul Allah : « cette dame , décédée me disait avec fierté ,Ath Taourirth idhi maw’lann ( les Taourirtis  sont ma famille),elle a souhaité être enterrée dans le mausolé de son Aieul (lemqam),mais certains disent que le sol serait difficile à creuser »

Da Larbi (ath yerham Rebbi) était responsable de djeddi Menguelat me répondis : « cette femme était notre mère, jamais elle n’a jamais déviée des principes de la religion, ni de sa lignée, nous l’avons tous apprécié et respecté, elle sera enterrée dans le Mausolée de Sidi Lhadi, même si le sol est en acier » ..

Elle avait demandé à Djamel  na’ Dahmane (maçon), lors de la réhabilitation du sanctuaire de Sidi Lhadi,(dans les années 80),avec l’aide de Da Belkacem nAth Yevrahim (Ath Yerham Rebbi), de ne pas doser le béton du sol du côté de la fenêtre de gauche . Je remercie Djamel d’avoir exécuté cette recommandation. Les villageois ont  creusé le tombeau en moins de 30 minutes…

Elle avait même gardé quelques carreaux de carrelage portant le même dessin !!!

Dire que ma mère m’avait fait promettre de l’enterrer avec ses ancêtres dans ce lieu sacré et à cet endroit précis. Promesse tenue, grâce à Dieu.

 

Mon Père et ma mère demeurent dans mes pensées à ce jour, ils m’ont choyé et aimé,ils ont jamais levé leur mains sur moi ,j’étais leur Amazouz, (leur dernier né) ,ils avaient plus de 50 ans à ma naissance  !!!

Parfois une larme me trahi devant mes enfants ,mes petits-enfants en les remémorant. Ainsi va la vie, bientôt sera mon tour de partir aussi…j’espère qu’Allah m’acceptera..j’ai transmis ce que j’ai pu, libres aux enfants d’en faire ce qu’ils veulent de ce butin sacré,thajadith..

Qu’Allah le Clément et Miséricordieux nous réunissent dans son vaste Paradis.

 





 

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